AUBORT, Marie
1953 - 2022
Marie est née le 9 avril 1953, à Vevey, en Suisse.
Après une scolarité réussie, mais vécue sans grand enthousiasme, elle est devenue couturière, à l’École de couture de Lausanne. Ensuite, passant par un emploi dans l’industrie pour compléter sa formation, elle a ouvert son atelier dans « La Chandoline », la maison qu’elle a construite avec son mari Jean-François, avec qui elle a passé, à partir de 1978, 44 années pendant lesquelles elle a manifesté son don pour aimer et se réjouir du bonheur des autres, ses valeurs humaines extraordinaires et ses belles qualités artistiques.
Passionnée par les beaux-arts, elle s’est initiée à la peinture sur porcelaine, puis au batik. Elle a entrepris, en 2012, de travailler le vitrail. Commençant par le Tiffany, elle est passée au plomb, puis a appris la grisaille et les émaux pour colorer ses verres. Pour couronner le tout elle s’est perfectionnée à l’École Internationale de vitrail de Chartres. En 2020, elle a monté son chef-d’œuvre, ce qui a permis à ses maîtres de l’accueillir au sein des maîtres verriers. Elle a aussi profité d’un de ses séjours à Québec pour s’initier à l’enluminure.
Avec Jean-François, elle s’est investie dans leur passion commune, la musique. D’abord par la pratique du chant choral, dans plusieurs chœurs d’oratorio et de théâtre, puis en participant activement à la création et à la gestion d’un orchestre destiné à aider de jeunes musiciens professionnels à mettre le pied à l’étrier à leur sortie du conservatoire.
Avec lui, elle a été une amoureuse des voyages ce qui a abouti à la construction d’une deuxième maison, « La Tanière », dans les pays de la Loire, en 2001. La réunion de leurs deux passions leur a permis de se découvrir une famille de cœur, en 2010, à Québec, où ils ont acheté leur troisième maison, « La Colombière ».
Animée par le besoin de partager et de transmettre, elle a enseigné la peinture sur porcelaine, puis, et cela a été un bonheur immense pour elle, a élevé pendant un peu plus de six ans, y compris leur formation scolaire des premières années, ses deux petits-enfants, Guillaume et Tristan.
En 2021, elle a eu le bonheur de devenir la marraine d’Inès, à qui elle aimait faire partager son amour pour les jolies choses. Inès lui apportait une deuxième famille de cœur.
Les confinements rendus nécessaires par la Covid ont fait ressurgir du plus profond d’elle des traumatismes liés à son enfance et à son adolescence. Elle a pris ce mal à bras le corps, et a entrepris une thérapie pour retrouver la paix de l’âme, dès octobre 2021. Efficace, mais épuisante, la thérapie a atteint son but.
Au soir du 4 septembre 2022, Marie a su qu’elle était guérie des blessures du passé, elle était radieuse et affichait le sourire lumineux qui la caractérisait, mais n’a pas eu la force de résister au morceau de viande qui s’est introduit dans ses voies respiratoires et l’a étouffée.
Elle est partie heureuse et sans souffrance, dans la ville où elle désirait reposer.
Ce récit est volontairement lacunaire, pour être fidèle à sa manière de voir la vie :
« Elle ne gardait la mémoire que des beaux moments. »