Vann Guy Bilodeau
Voir partir un ami c'est perdre un peu de soi, Un peu de ce miroir qui lisait nos erreurs, Ces moments de folie, ces envies, ces émois Et ces chansons sucrées qui unissaient nos coeurs. C'est se retrouver nu sur le bord de la route Sans le berger aimant qui veillait sur nos pas, Comme un guerrier perdu d'une armée en déroute Désemparé soudain à l'issue d'un combat. Voir partir un ami c'est devoir supporter De n'avoir plus sa voix au creux de notre oreille, A murmurer ces mots pourtant si familiers Et qui disaient l'espoir après des nuits de veille. C'est chercher vainement aux pages d'une histoire Ce chapitre si beau souvent lu et relu, Ou une étoile au ciel dans une nuit trop noire Danseuse hier encore, aujourd'hui disparue. Voir partir un ami c'est un chant comme un cri, Un appel déchirant sur des notes d'amour, Une larme de feu glissant sur notre vie Qui coule sans répit jusqu'à la fin des jours.